L'ouvrage présente 50 artistes membres du collectif Diaph8, et un texte de Dominique Baqué (critique d'art, spécialiste de l'image, de l'art contemporain et de la photographie plasticienne) sur la signification du collectif de photographie aujourd'hui. 

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"Avec Inclassable, l’ambition est la suivante : s’affranchir du format du portfolio, en concevant un objet hybride, une collection qui fasse dialoguer des images aux langages distincts. Cet ouvrage unique, dont la direction artistique est assumée par Jérôme Bessone, offre une nouvelle visibilité aux artistes membres de Diaph8. Réunissant 50 photographes volontaires en 2020, il n’a fait l’objet d’aucun travail de présélection et constitue la première édition complète du collectif. L’ouvrage s’assortit aussi d’une précieuse contribution de l’historienne et journaliste Dominique Baqué : « L’art au singulier pluriel ». Dans un refus catégorique de classement - sans pour autant verser dans le chaos, les photographies se succèdent, se répondent, sous la forme, involontaire et ludique, d’un cadavre exquis. En défilant de page en page, d’infimes parties d’elles se détachent et rebondissent de couleur en monochrome, de grains en bruits, de formes en fonds, d’objet en sujet. Tant de ricochets sensibles qui parfois paraissent bien moins fortuits qu’ils ne le sont de fait."

Extrait - Texte d’introduction de Florence Cardenti et de Lucine Charon

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"Comme tout collectif, Diaph8 n’est pas sans poser quelques questions majeures : comment participer à un collectif tout en préservant sa singularité et son originalité ? Lorsqu’un collectif se donne une ligne directrice trop rigide et trop dogmatique, il entraîne nécessairement conflits et dissidences. Mais quand le collectif se noue de façon trop souple, voire « molle », il encourt le risque de laisser chaque artiste dériver à sa guise, ne poursuivant finalement que sa propre quête : et le collectif se dissout. C’est tout l’enjeu de Diaph8 que de vouloir à la fois préserver l’individu et le collectif, dans une dialectique sans cesse renouvelée entre le Même et l’Autre, le singulier et le pluriel, l’individu et le groupe. Ainsi, il est notoire de constater que chaque artiste a la liberté de travailler autour de la photographie avec les méthodes et les formes qui lui appartiennent en propre : si Manon Giacone, Yuliya Ruzhechka et Rachael Woodson se passionnent pour l’argentique, la plupart mixent argentique et numérique en fonction de leurs projets, et plusieurs jouent la carte du multimédia. Tels que Amélie Cabocel (photographie, cinéma documentaire, vidéo et son), Paula Petit (vidéo, texte et photographie), et Vannelli Valentina (photographie argentique et numérique, dessin et vidéo), entre autres. Dans la multiplicité des pratiques et des techniques, quelques fils rouges thématiques traversent le collectif : ainsi le rapport, si éminemment actuel, à la nature, au paysage, à l’environnement et à la place de l’humain, à l’écologie, enfin, chez Claire Béteille,
Couverture du catalogue Un mur d’images Clarisse Guichard, Camille Hofgaerntner, Hugo Henry, Lorraine Lefort, Hortense Soichet et Ana Tamayo. L’architecture, plus spécifiquement chez Judith Bormand, Romain Darnaud, Augustin Dupuis, Nacho Gómez et Florian Schmitt."

Extrait - Texte de Dominique Baqué, « L’art au singulier pluriel » (2022)

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Crédit photo : Florence Cardenti

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